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Les Potins d'Abord : web journal du collège Georges Brassens Le Rheu
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30 juin 2009

Histoire du collège. Episode 5 : Michel Gaillard ( CPE )

Michel Gaillard, le Conseiller Principal d'Éducation, est arrivé au collège en 1987. Son arrivée marque également la création de la fonction de CPE dans l'établissement, "un défi passionnant à relever », explique-t-il, même s'il ne s'est pas fait sans quelques conflits.

MG

Quels changements y a-t-il eu au collège depuis que vous êtes arrivé ?
Il y en a eu beaucoup. Sur le plan de l’environnement et des structures, l’espace du collège s’est très fortement réduit tout en restant ouvert. En 1987, il n’y avait rien autour du collège si ce n’est des champs à perte de vue. Aujourd’hui des habitations ou constructions (école maternelle...) l’entourent. Cela me rappelle d’ailleurs, une anecdote. Lorsqu’il a été question de construire l’immeuble qui se trouve à droite du collège en dessous du parking des bus actuel, des élèves sont venus me trouver car ils voulaient faire une pétition contre ce projet qui empiétait sur l’espace qu’ils occupaient et qu’ils appelaient « La Plaine ». Évidemment, c’était trop tard et peu réaliste mais cela montrait qu’ils étaient attachés à cet endroit, pour des raisons pas toujours louables d ’ a i l l e u r s , qu’ils s’étaient appropriés l’espace et qu’ils voulaient le défendre. L’état d’esprit des élèves changent car il n’y a pas eu la même réaction plusieurs années après avec la disparition du terrain de football (à la place de la maternelle actuelle) a u q u e l  i ls étaient aussi pourtant attachés. A l’intérieur du collège, beaucoup de salles ont été réaménagées. La SEGPA (Section d’Éducation Spécialisée qui était composée de 60 élèves) a été supprimée par les autorités et les salles de technologie, de musique, ont été déplacées et réaménagées. Les locaux de la vie scolaire, inexistants au départ, se sont agrandis et la salle Fatoma a pu être créée. Le foyer des élèves a également été déplacé à deux reprises avant d’occuper l’emplacement plus spacieux actuel. Le labo de langues a disparu avec l’arrivée de l’informatique.

Et concernant le comportement des élèves ?

A l’époque, les élèves circulaient partout dans le collège sans être obligés de se ranger mais cela générait beaucoup de bruit et de bousculades. Les chaînes symboliques qui marquent l’entrée des couloirs vert et rose ont fait l’objet de débats houleux entre les adultes du collège avant leur installation. Aujourd’hui, elles font parties des murs même si elles sont souvent l’objet de transgressions initiatiques. Les adultes avaient le droit de fumer dans le collège et comme je fumais la pipe, les élèves savaient facilement me localiser avec l’odeur de celle-ci !

Y avait-il des projets pédagogiques ?

Oui. Sur le plan éducatif et pédagogique, il y avait de vrais échanges linguistiques avec l’Espagne et l’Allemagne. Avec la suprématie de l’anglais dans le monde, ceux-ci ont malheureusement disparu au profit de voyages « clefs en main » qui font plus dans le consumérisme (les élèves sont moins acteurs) que dans l’échange des cultures (je vais me faire taper sur les doigts par les collègues de langues) même s’ils présentent toujours un intérêt. Les échanges qui ont eu lieu avec les Espagnols, Allemands et Russes aussi étaient d’une grande richesse. Sinon, j’ai animé longtemps le ciné club et fait venir des réalisateurs comme Claude Chabrol par exemple. Aujourd’hui, le cinéma fait parti intégrante du programme de français et les collègues ont pris la suite. Voilà quelques exemples de projets mais je pourrais en évoquer d’autres.

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Y a-t-il déjà eu de graves problèmes avec les élèves ?
Il n’y a quasiment jamais eu de problèmes graves. J’entends par « problèmes graves », des élèves qui se mettent gravement en danger où qui mettent les autres gravement en danger. Nous sommes dans une zone relativement privilégiée. La mixité sociale, plus importante ces dernières années avec le développement des communes du secteur, fonctionne plutôt bien même si elle engendre naturellement des situations sociales d’élèves plus complexes qui ne sont pas sans effet sur le groupe, surtout si celui-ci est important. Cet environnement favorable n’empêche pas les problématiques quotidiennes liées à l’adolescence (mal-être, recherche d’identité, rapport à l’adulte, à la loi, au groupe, etc...) d’exister mais la violence scolaire au sens large, par exemple incivilités, irrespect, etc.., n’est pas plus importante aujourd’hui qu’il y a 15 ans. Ce sont les formes de celle-ci qui évoluent en parallèle avec l’évolution de la société (esprit de compétition plus développé, cellules familiales plus éclatées, développement des nouvelles techniques de communication, etc..) et qui nécessitent que l’équipe éducative et pédagogique construise des réponses beaucoup plus collectives qu’auparavant. L’apport de partenaires professionnels extérieurs est aussi une donnée positive importante. Les élèves ici, et j’en ai vu passer beaucoup, sont plutôt sympathiques. Pris dans leur individualité, ils révèlent tous des histoires et richesses différentes mais leur immersion dans le groupe est souvent l’objet d’enjeux qu’il faut décoder, et cela peut prendre du temps, et ne se fait pas toujours sans heurts. Il y a parfois des échecs mais il y a aussi une grande satisfaction à voir des élèves arrivés au collège avec des tensions intérieures très fortes génératrices de violences et qui en ressortent quelques années plus tard, grâce à l’action de tous, beaucoup plus apaisés.


Questions de Mathilde et Albane

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