Jean-Yves Riou, Alain Bernardé : les piliers de l’histoire !

Alain Berardé et Jean-Yves Riou, professeurs d’histoire au collège depuis de nombreuses années, font leurs derniers jours chez nous avant de partir en retraite. 

Quels sont vos meilleurs souvenir ?
J.Y Riou : Je me rappelle que lors d’une sortie à Paris, nous étions allés voir un spectacle avec une classe de 3ème. Au moment de nous installer, nous nous sommes rendus compte que nous étions très mal placés et que cela ne correspondait pas au prix payé par les élèves. J’ai demandé à l’hôtesse que l’on soit correctement placé, ce qu’elle a fini par accepter bien que très difficilement. Les élèves, témoins de la scène, alors que le spectacle n’était pas encore commencé, ont applaudi pour marquer leur approbation. Cette scène est restée gravé dans mon esprit.
Les remises des prix du concours de la résistance auxquelles nous avons participé trois ou quatre fois furent des moments privilégiés dans lesquels on peut montrer à quoi sert un prof d’histoire, quel est son rôle.
Sinon, les satisfactions d’un enseignants sont quotidiennes, faites de petits riens, d’impression. Le constat ont peut le faire chaque jour et en fin d’année. Occasionnellement, certains parents m’ont réconforté dans mon rôle d’enseignants. Parfois relatant le parcours de leurs enfant s que j’avais eu il ya 20/25 ans. Cela fait toujours plaisir.
A. Bernardé : Le moment des rentrées ! Retrouver les élèves, les visages, leurs sourires. La découverte de nouveaux élèves. C’était un bonheur que de rentrer et de découvrir ses classes.  Les sorties à Carnac, tous les ans, avec les sixièmes, étaient aussi l’occasion de créer un lien privilégié avec la classe. Un moment fort.
Egalement, lors du retour d’une sortie à Paris avec des 3èmes, en novembre 89, on a appris la chute du mur de Berlin à la radio. Il y a quelque chose qui s’est passé dans le car à ce moment-là, les élèves avaient conscience de l’importance de ce qui se passait en Allemagne.
Enfin, l’échange avec les élèves de Russie. C’était en 1990, 91, 92, dans ces années-là, on a reçu des adolescents et des profs de Moscou et on est allés là-bas. On a découvert un peuple hyper accueillant, comme je n’en n’ai jamais connu autrement en Europe. Ils découvraient ce qu’étaient des occidentaux. C’était un monde qui s’ouvrait pour eux.

Comment voyez-vous la retraite ?
J.Y Riou : C’est une autre période de ma vie qui heureusement laisse une certaine place au hasard, à l’improvisation, à la création dans mes emplois du temps futurs. Emploi du temps partagés entre la famille (enfants, petits-enfants : six !), le bricolage, les voyages, la culture au sens large.
A. Bernardé : Pour moi, la retraite c’est comme la vie, c’est un livre ouvert avec plein de chapitres encore à découvrir. Un chapitre est en train de se fermer et les autres sont déjà ouverts. Je n’attends pas la retraite pour faire quelque chose de nouveau mais pour accorder plus de temps à des activités que je pratiquais déjà longtemps. L’idée, c’est de ne pas attendre la retraite pour être ouvert sur le monde : le cinéma, la musique, la photo...et la mer, les bateaux, la méditation. Je vais continuer à faire de la régate et des maquettes. Faire la cuisine, jouer d’un instrument de musique, du piano.
Propos recueillis et retranscrits par Sébastien.