Histoire du collège. Episode 3 : Gilles Ferragu (Espagnol)
Interview de Gilles Ferragu qui enseigne l'espagnol au collège depuis 1977.
Comment trouvez-vous les élèves aujourd'hui par rapport à avant ?
Alors si on compare avec la fin des années 70 quand j'ai commencé ici ils sont restés les mêmes. Ils sont ouverts et communiquent facilement. On n'a pas plus d'élèves difficiles qu'avant.
Quelles sont les grandes différences alors entre le collège d'aujour'hui et celui des débuts ?
Il y a eu de très gros efforts de faits sur le plan matériel : l'étanchéïté du toit, les fenêtres, la moquette, la mise en conformité du système électrique, la mise en place d'un réseau informatique, l'amélioration de la salle polyvalente (qui était bruyante avec de petites chaises en plastique), le double plafond... On a vraiment gagné en confort. Le collège de 2008 ne resemble plus à celui d'il y a trente ans.
Combien de professeurs y travaillaient ?
Une trentaine à peu près.
Quels étaient vos système pédagogiques ?
Beaucoup de concertations ! Les enseignants se voyaient beaucoup après les cours, en équipe, pour organiser le travaiil. En mathématiques, tois ou quatre enseignants enseignaient mais faisaient aussi de la recherche. Ils travaillaient par groupes de niveaux. Quand les élèves étaient trop faibles on les regroupait avec ceux d'autres classes pour les faire progresser. Il y avait aussi le travail avec le CDI. Au départ, c'était vraiment nouveau pour les enseignants. Les collègues n'étaient ni formés, ni habitués à faire faire des recherches à leurs élèves. Il y a eu un très gros travail de fait par les professeurs d'histoire qui n'avait été fait nulle part ailleurs. Le collège était de ce point de vue un établissement pilote.
Les élèves faisaient également beaiucoup de théâtre et d'expression orale. La salle polyvalente était presque tout le temps occupée. Ce qui fait que nos élèves avaient acquis une certaine facilité à l'oral qui a peut être été parfois mal perçue par nos collègues des lycées qui n'étaient pas habitués à voir des élèves s'exprimer aussi facilement, prendre la parole, intervenir... Nos élèves ont parfois été perçus comme des extraterrestres ! Ceci dit, je pense que dans leur vie, plus tard, ça leur a permis d'avoir moins d'inhibitions, moins de blocages par rapport à l'oral. Tout ce travail était centré sur l'élève, sur son autonomie, sur sa capacité à faire des recherches et tout ça à l'époque était très nouveau. C'était plus difficile à gérer parceque ça bougeait beaucoup, ça faisait du bruit mais en même temps on avait avec les élèves une certaine aisance.
Quelles étaient les matières qui n'existaient pas ?
Les arts plastiques. Les parents d'élèves avaient manifesté pour qu'il y en ait. Il n'y avait pas d'Italien non plus en revanche il y avait du russe ! Il y avait aussi des élèves qui faisaient de la cuisine, de la menuiserie, de la couture et de l'horticulture. Cette section, la Segpa, était géré par des instituteurs spécialisés. Elle n'existe plus à présent.
Comment trouvez-vous ce système sans clôture ?
C'est une particularité du collège, je suis très attaché à ce symbole. Cela veut dire que le collège est en communauté avec la ville, qu'il est ouvert, qu'il n'y a pas de ghetto, de parc pour séparer les gens. Je trouve ça bien de voir passer les mamans avec des poussettes ou même des jeunes qui passent par là. En même temps c'est un apprentissage pour les élèves qui doivent apprendre les limites. Il n'y a pas pas besoin de barrières pour qu'ils le comprennent. Et on n'est pas non plus envahi par des indésirables. Ceci dit, ce n'est pas toujours facile à gérer car il peut y avoir des dégradations.
Pourquoi avez-vous voulu devenir professeur ?
Peut être parceque j'avais souffert en tant qu'élève et que j'ai souhaité faire autrement.